22 septembre 2025

Europe en fumée : comment les feux de forêt des Bouches-du-Rhône aggravent le bilan carbone

Les incendies qui ont ravagé les Bouches-du-Rhône cet été n’ont pas seulement marqué la Provence : ils ont contribué au record européen d’émissions de carbone liées aux feux de forêt, une alerte majeure pour le climat

Vue sur le site de l'incendie à Marseille durant l'été 2025 © G.C.

Le 18 septembre, le programme européen d’observation de la Terre Copernicus a publié un rapport alarmant : le vieux continent a atteint un record d’émissions de dioxyde de carbone liées aux feux de forêt estivaux. Les incendies forestiers européens ont libéré 12,9 mégatonnes de carbone lors de l’été 2025. Le précédent record, datant de 2017, s’élevait à 11,4 mégatonnes.

Comme chaque été, le département des Bouches du Rhône n’a pas été épargné par les flammes. Dès le 8 juillet dernier, un départ de feu au nord des Pennes-Mirabeau a consumé près de 750 hectares de végétation, s’étendant jusqu’aux quartiers Nord de Marseille. Quelques jours plus tard, le 20 juillet, un incendie a parcouru plusieurs centaines d’hectares sur la commune de Martigues. Le 28 juillet, les communes de Port-de-Bouc et des Pennes-Mirabeau ont de nouveau été touchées, avec plus d’une dizaine d’hectares détruits. Enfin, le 8 août, 4 000 m² de végétation sont partis en fumée dans le massif de Puyloubier.

Selon le bilan des marins-pompiers de Marseille publié le 18 septembre, l’été 2025 a été marqué par 81 jours de lutte contre les flammes et 365 départs de feu. Même si ces incendies représentent une faible proportion des feux de forêt européens, ils ont contribué à libérer des dizaines de milliers de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

Il semble donc plus que jamais impératif de tenter de prévenir ces incendies pour les éviter afin de protéger les forêts européennes et provençales tout en réduisant les émissions carboniques. La lutte contre les feux de forêts représente donc un enjeu tout aussi important à l’échelle locale qu’à l’échelle internationale. D’autant plus que les incendies détruisent la végétation, assèchent les sols et rendent les milieux plus vulnérables à de nouveaux feux. En libérant d’énormes quantités de carbone, ils aggravent aussi le réchauffement climatique, qui à son tour favorise sécheresses et vagues de chaleur propices aux incendies.

Face à cette urgence, certaines initiatives locales tentent d’apporter des solutions concrètes. L’association Replanter Notre Forêt Provençale œuvre par exemple au reboisement de zones sensibles avec des variétés d’arbres plus résistantes aux flammes, créant ainsi de véritables barrières végétales. En partenariat avec le Service Départemental d’Incendie et de Secours des Bouches-du-Rhône, elle s’apprête à lancer une action dans la région de la Côte Bleue.

Amélien Gay,
le 21 septembre 2025

Réunit nos contenus sur les milieux naturels, terrestres ou aquatiques, la faune, la flore, et les façons dont les sociétés humaines les impactent.