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Le projet Cap’Air permet à des citoyens de recueillir des données sur l’air ambiant. Un bilan du dispositif était présenté lors du Forum Citoyen de l’Air, qui se tenait à Marseille le 4 mars

L’air que nous respirons a un impact majeur sur nos vies et notre santé. Mais que savons-nous vraiment de quoi se compose l’air ambiant ? Comment déterminer si cette atmosphère est saine ? Et si elle ne l’est pas, à quoi est-ce dû et comment y remédier ? Ces questions sont vastes, et il est parfois difficile de saisir ou de bien interpréter des données scientifiques sur ce sujet. C’est justement pour amener une approche citoyenne et participative autour de ce thème qu’a été lancé le projet Capt’Air Citoyen. Porté par AtmoSud et soutenu par France Nature Environnement PACA, il est mis en place depuis 2023.

Pendant plusieurs mois, des capteurs qui mesurent la qualité de l’air, intérieur et extérieur, sont fournis à des citoyen·nes. L’appareil est un boîtier, conçu en open source par AirCarto.

ModuleAir, capteur d'air intérieur @ AirCarto

ModuleAir, capteur d’air intérieur @ AirCarto

 

NebuleAir, capteur d'air extérieur @ AirCarto

NebuleAir, capteur d’air extérieur @ AirCarto

D’usage assez simple, il indique la teneur en particules fines et en CO2 de l’espace où il est installé. L’objectif est de collecter des données sur différents territoires (urbain, rural, littoral), et de les comparer entre elles et à celles des capteurs de références, déjà existants depuis de nombreuses années. La démarche citoyenne est mise en avant, ainsi que la prise de conscience, individuelle et collective, à laquelle cela peut conduire. L’initiative est utile, car elle offre une plus large répartition des points de mesure et permet de mettre en lumière des relevés ponctuels, localisés, qui viennent étayer les analyses de référence. Mais le dispositif compte aussi des limites et suscite des critiques, qui se sont exprimées lors du Forum Citoyen de l’Air.

Volonté citoyenne

Organisé le 4 mars à Marseille, dans l’Hôtel de Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (la Région est partenaire du projet Capt’Air), le Forum a dressé un bilan de l’expérience, et tracé des perspectives. Cette façon d’impliquer les citoyen·nes est toute récente, c’était seulement la deuxième édition du Forum, et des aspects restent à améliorer pour qu’une plus large partie de la population se sente concernée et représentée. Mais la volonté des citoyen·nes de s’emparer de ces questions, notamment quand elles viennent directement heurter le cadre de vie et la santé, ne fait aucun doute. L’objectif est de continuer à développer l’expérience et de passer d’une participation citoyenne à une véritable surveillance participative de la qualité de l’air.

Capteurs à l’école

L’an passé, une centaine de capteurs ont été répartis sur la région, chez des particuliers, ou dans des sites collectifs, comme des écoles. C’est la cas notamment dans la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes. Les boîtiers ont été installés dans plusieurs écoles de la vallée et leur utilisation a eu une portée à la fois sur la santé mais aussi sur les enseignements. Virgile Ganne est professeur spécialisé en Réseau d’Aide Spécialisées aux Élèves en Difficulté (RASED), il intervient dans 17 écoles de la région. Grâce aux capteurs, il a pu aborder avec ses élèves des notions abstraites de manière directe et ludique. « On est dans une pratique scientifique concrète, on peut mesurer ce qui se passe dans notre environnement, dans la classe et à l’extérieur ».

Capteur d'air dans une classe © AtmoSud

Capteur d’air dans une classe © AtmoSud

La prise de conscience est immédiate et efficace, du point de vue pédagogique comme sanitaire. Une forte concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans la salle de classe est identifiée et devient une réalité directement observable sur le capteur. Des situations élaborées, comme les effets sur la santé d’un élément invisible, peuvent être présentées très simplement. A terme, l’expérience pourrait se poursuivre à une plus grande échelle et s’étendre sur tout le territoire autour de Menton, en incluant des collèges et des lycées. « L’idée est de coordonner un réseau d’initiatives et d’amener à une réflexion avec les élèves sur ce que c’est d’être co-auteur de son environnement. » Les capteurs fournissent les données, permettent de situer les différents types de pollution et peuvent conduire à faire des choix pour améliorer la situation.

Rendre visible l’air

Ailleurs, au Beausset, dans le Var, des capteurs ont aussi été installés dans une zone industrielle, qui concentre une forte circulation automobile. Deux écoles se trouvent à proximité de ce point de passage de nombreux camions, et les relevés à cet endroit ont repéré des mesures équivalentes à celles du centre-ville de Toulon ou Marseille. Mais ce que révèlent aussi ces données, ce sont des pics importants, attribués à des brûlages de déchets verts ou à des feux de cheminée.

Brûlage de déchets verts © FNE PACA

Brûlage de déchets verts © FNE PACA

De même, à Marseille, une haute concentration de pollution est due à l’activité de restaurants et snacks qui cuisinent au feu de bois. Des résidents de Noailles et Belsunce, en centre-ville, qui étaient équipés de capteurs, ont constaté la dégradation de la qualité de l’air ambiant en raison de ces fumées de cuisine. « Ça a permis de rendre visible l’air », résume Magali Guyon, de l’association Air Citoyen, qui s’est créée récemment à Marseille pour mener des actions contre la pollution atmosphérique. « En participant à Capt’Air, on s’est rendu compte de l’utilité de mieux connaître l’air qui nous entoure », ajoute-t-elle.

Données manquantes

D’autres personnes présentes au Forum, sans contester l’utilité du dispositif, s’interrogeaient sur ses capacités à être véritablement efficace. Des résident·es du nord de Marseille, de Gardanne ou de Fos-sur-Mer, n’ont pas caché leurs doutes sur la portée du projet Capt’Air. Sur le littoral nord marseillais, l’association Cap au nord pointe l’absence d’une station de mesure de référence dans cette zone. Elle sera bientôt installée, assure l’équipe d’AtmoSud, ce qui permettra d’avoir des données plus fiables. « Il faut des capteurs agréés, qui restent plus de 6 mois sur place, et hors hiver. C’est au printemps qu’on saura mieux l’ampleur du lien de la pollution avec les bateaux de croisière et l’autoroute », insistent les membres de l’association.

Bateaux de croisière sur le littoral nord de Marseille © Cap au nord

Bateaux de croisière sur le littoral nord de Marseille © Cap au nord

A Gardanne, un intervenant demande que des vérifications soient faites sur des pics observés de nuit près de la Centrale thermique de Provence. Pour ce riverain, il est nécessaire que la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) mène une enquête approfondie sur ces pics de pollution, afin d’en connaître exactement la provenance et la teneur. A Fos, un constat similaire est dressé par les habitant·es : la pollution industrielle n’est pas réellement prise en compte par les capteurs. C’est la principale limite du dispositif, les boîtiers ne sont pas assez performants pour détecter les particules ultrafines ou les nanoparticules.

Les relevés des capteurs à Fos, qui ne repèrent que les particules fines, attribuent principalement la dégradation de l’air aux feux de cheminées des maisons. Mais ces conclusions ne convainquent pas les habitant·es. « Il nous faut des données sur les industries, lance l’un d’eux. Les feux de cheminées ne peuvent pas tout expliquer. La pollution industrielle est forte à Fos, les capteurs et les stations de référence doivent être installées à des endroits où elles pourront la détecter ». Mathieu Izard, ingénieur à AtmoSud, ne nie pas la présence d’une pollution industrielle à Fos. Il explique toutefois que les feux de cheminée individuelle sont une source de pollution élevée. Ils peuvent circuler et être ressentis sur des kilomètres, et se mêler ainsi aux particules ultrafines issues des industries, qui elles, sont bien plus difficiles à détecter.

Fumée au-dessus de Fos-sur-Mer © AtmoSud

Fumée au-dessus de Fos-sur-Mer © AtmoSud

 

Fumée de cheminée individuelle © AtmoSud

Fumée de cheminée individuelle © AtmoSud

Améliorations à venir

Pour la récolte de données de 2025, une centaine de capteurs citoyens seront de nouveau distribués dans toute la région. Des contraintes, à la fois techniques et financières, freinent un déploiement plus large. Une vingtaine de ces boîtiers seront toutefois plus précis et pourront repérer le SO2 (dioxyde de soufre). Cette molécule, qui peut causer des maladies respiratoires, est émise notamment sur des sites industriels, et par la combustion de pétrole et de gaz. Cela permettra encore d’affiner les mesures et de poursuivre sur cette voie de la surveillance participative. Mais un écueil restera à franchir. Pour que cette implication citoyenne prenne tout son sens, il faut qu’elle ait de réelles conséquences sur les orientations politiques. Même si la question de la qualité de l’air est mieux considérée, les actions menées par les pouvoirs publics ne sont toujours pas à la hauteur de l’enjeu. Actuellement, près de 2 millions d’habitant·es de la région, (un tiers de la population) sont exposé·es aux principaux polluants atmosphériques, selon les derniers seuils établis par l’Union Européenne. L’horizon 2030 est fixé pour se conformer à ces normes. Si les décisions ne sont pas prises pour modifier les comportements, ralentir l’activité industrielle et réduire la circulation des transports toxiques, la mobilisation citoyenne ne servira qu’à faire le constat de cet immobilisme.

Jan-Cyril Salemi
Mars 2025

 

Mobilisation pour la qualité de l'air à Marseille, en mars 2020 © Gaëlle Cloarec

Mobilisation pour la qualité de l’air à Marseille, en mars 2020 © Gaëlle Cloarec

 

Cet article est publié dans le cadre d’un partenariat éditorial Qui Vive / FNE PACA

Jean-Claude Lacassin est pédologue, spécialiste de l’étude des sols. Désormais à la retraite, il continue à pratiquer bénévolement son activité. En tant qu’expert auprès de France Nature Environnement PACA, notre partenaire, et à Colinéo, dans les quartiers nord de Marseille. Il coordonne sur le terrain le programme Sols Vivants, mis en place par FNE. Entretien.

Qui Vive : Qu’est-ce qu’un pédologue et en quoi consiste son activité ?

Jean-Claude Lacassin : C’est un spécialiste de la science du sol. Il va étudier, cartographier, interpréter la couche meuble à la surface de la terre. Le sol est un objet naturel en trois dimensions. On marche à sa surface, mais on ne sait pas ce qu’il y a dessous. Pour l’analyser, on fait des prélèvements à l’aide d’un outil manuel, la tarière pédologique. Cela nous permet d’extraire du sol des carottes de terre, longues de quelques dizaines de centimètres. Nous les observons et nous les décrivons. C’est notre premier repérage. Ensuite, nous creusons une fosse, d’environ 1m3, dans laquelle on descend, afin d’approfondir et d’affiner notre analyse. On recueille tout un tas de paramètres physiques, chimiques, biologiques, géologiques, de ce qui constitue le sol. On étudie alors les différentes couches, en observant de nombreux éléments : les racines, les vers de terre, les cailloux, la couleur, l’eau, etc. Cela prend plus de temps, cela coûte plus cher, et c’est beaucoup plus précis qu’un simple sondage à la tarière. Pour ma part, j’ai travaillé pendant 41 ans pour la société du Canal de Provence. Je suis à la retraite depuis presque un an. Je suis également administrateur de l’Association Française pour l’Etude du Sol (AFES). A ce titre, je me suis rapproché en 2022 de FNE PACA pour mettre en place le projet Sols Vivants et participer à ce réseau d’ambassadeurs des sols en Provence.

Sondage à la tarière © FNE PACA

Sondage à la tarière © FNE PACA

 

Dans une fosse pédologique © FNE PACA

Comment se définit un sol vivant ?

C’est un écosystème qui assure plusieurs fonctions. Celle que nous connaissons tous est la fonction de production de nourriture pour l’alimentation humaine. Des céréales, des fruits, des légumes, ou du lait et de la viande quand il y a des animaux d’élevage. C’est la fonction principale du sol, mais il y en a beaucoup d’autres. Parmi les plus importantes, il y a la fonction de régulation du cycle de l’eau. Le sol est une éponge, qui va retenir l’eau, puis la relâcher progressivement. Par exemple, en été, il va alimenter une rivière proche, les nappes souterraines et la végétation, cultivée ou naturelle. Le sol favorise l’infiltration plutôt que le ruissellement, qui peut être dangereux et causer des inondations. C’est une fonction essentielle. Le sol agit aussi sur la régulation du cycle du carbone, donc il a un rôle sur la régulation du climat, puisqu’il permet de stocker durablement du CO2. On le retrouve sous forme de racines ou de matière organique, comme les feuilles qui tombent, pourrissent, et se transforment en humus. Un sol vivant préserve aussi la biodiversité qui est sous la terre et va permettre la biodiversité à la surface. La végétation n’est possible que grâce à un sol riche en champignons, bactéries, insectes, vers de terre, nématodes, larves, etc. L’habitat d’un sol vivant est la terre, et dans cet habitat, on doit retrouver les micro-organismes indispensables à la vie.

Ver de terre © Creative Common

Ver de terre © Creative Common

Qu’est-ce qui favorise un sol vivant, et qu’est-ce qui peut lui nuire ?

Il faut déjà connaître ce milieu, qui est invisible, puisqu’on n’en voit que la surface, d’où l’utilité des études pédologiques pour diffuser ce qui doit être fait pour préserver ou rendre un sol vivant. Quand l’agriculture n’est pas intensive, ni agro-chimique, elle sait profiter des bienfaits du sol. Pour simplifier, le sol fait la vie, et la vie fait le sol. Il y a une interaction majeure entre le vivant et ce matériau, terreux et caillouteux, qu’est le sol. Depuis la fin du XIXe, la mécanisation à outrance et la chimie ont fragilisé le sol. On entend parfois que le sol est mort, c’est un peu exagéré, mais il y a une part de vérité. Des sols très pollués, à proximité d’industries, sont quasiment morts. En agriculture, même si l’usage d’engins de plus en plus lourds et de pesticides toxiques a beaucoup nui, les sols restent vivants. En sylviculture intensive, on retrouve les mêmes phénomènes. Quand des machines énormes interviennent en forêt, les sols sont tassés, compactés, et cela rend les sols forestiers encore plus fragiles que les sols agricoles. Mais historiquement, il y a eu aussi des méfaits sur le sol à des époques anciennes. Chez les Mayas, ou en Mésopotamie, l’aridification est liée notamment à des pratiques agricoles inadaptées.

Comment peut-on agir pour préserver le sol ?

Le sol reste méconnu, c’est un objet mystérieux, il faut creuser pour savoir ce qu’il s’y passe. De plus, en droit français, il est très mal protégé. L’eau et l’air sont considérés comme des patrimoines communs, tandis que le sol est soumis à la propriété privée. Pour intervenir sur une parcelle, il faut donc avoir l’autorisation de son propriétaire. Quand ce premier obstacle est passé, on peut agir. C’est ce que nous faisons avec FNE PACA. Nous avons lancé en 2023 le projet Sols Vivants, et nous mettons en place un réseau d’ambassadeurs des sols en Provence. Grâce aux relais locaux de FNE, nous mobilisons des gens qui souhaitent être formés à la compréhension du sol. On a réalisé une boîte à outils pour trouver des infos, disponibles sur le site dédié, Pour des sols vivants. L’objectif est que ces ambassadeurs puissent transmettre leurs connaissances à des élus sur leur territoire ou à d’autres militants. Nous organisons également des animations, les parcours pédologiques. En lien avec l’AFES, nous avons créé cinq parcours en région PACA, sur des sites dans le Var, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, et dans les Bouches-du-Rhône, c’est à Colinéo, dans les quartiers nord de Marseille.

Autour d’une fosse pédologique à Colinéo © FNE PACA

Quelle est la spécificité du site de Colinéo ?

C’est un site agricole en milieu urbain, et ils réalisent un très beau travail, avec un verger, du maraîchage bio, des terrasses et murs en pierres sèches. Sur place, nous avons creusé deux fosses pédologiques, dont j’ai fait la description complète, puis nous les avons rebouchées. On y retrouve les caractéristiques des sols méditerranéens et la façon dont ils sont mis en culture depuis des siècles. Colinéo est situé sur le versant de la chaîne de l’Etoile, le sol y est le plus souvent superficiel, pauvre, posé sur de la roche dure. Pour produire malgré ces contraintes, l’agriculture méditerranéenne a depuis toujours aménagé des murs de pierres sèches et des terrasses de culture, les restanques. Cela permet d’avoir plus de terre, donc des sols plus profonds, et de canaliser l’eau de ruissellement pour mieux la retenir. Les murs de pierres sèches et les restanques qui sont à Colinéo ont peut-être été construites à l’époque gréco-romaine. Bien sûr, ce n’est pas stable dans le temps, il faut les refaire, les consolider, mais cette méthode est très ancienne. Elle apporte du confort, pour travailler sur un terrain plus plat, plus épais, et plus efficace pour stocker l’eau.

A la découverte de la terre © FNE PACA

A la découverte de la terre © FNE PACA

 

Prise de relevé pédologique © FNE PACA

L’urbanisation aux alentours est-elle un obstacle à la remise en culture du site ?

Non, car le terrain de Colinéo n’a pas été urbanisé, ni industrialisé, c’était une zone agricole préservée, comme il en existe encore en périphérie de Marseille. Dans ce cas, il suffit d’amender le sol, avec du fumier, des engrais biologiques et d’avoir des pratiques agricoles respectueuses pour remettre une parcelle en culture. Il est vrai aussi que dans cet environnement urbain, les sols ne sont pas très sains, à cause de la pollution atmosphérique ou des résidus de déchets qui peuvent être portés par le mistral ou la pluie. Toutefois, l’impact reste limité, et le sol n’est pas plus pollué dans le nord de Marseille qu’à Aix ou à Gardanne. Avec l’AFES nous avons fait de nombreuses études sur l’évolution de la qualité des sols. Malheureusement, partout en France, on va retrouver des micro-plastiques dans les sols, ou le plomb de l’essence, des traces de pesticides, de métaux. C’est une pollution généralisée, hélas. Mais à Colinéo, il n’y a pas eu besoin de dépolluer ni de requalifier le sol avant de le remettre en culture. Des visites du site pour des scolaires ont lieu régulièrement, et dans le cadre du programme Sols Vivants, nous organisons aussi des parcours de découverte sur place. Les prochains se dérouleront au printemps.

Propos recueillis en décembre 2024 par Jan-Cyril Salemi

Le travail du pédologue © FNE PACA

Le travail de Jean-Claude Lacassin sur le terrain de Colinéo © FNE PACA